Par Mariève Isabel
Lundi soir, ma sœur Josianne et moi avons eu la chance d’aller voir la dernière représentation du grand classique Madama Butterfly de Puccini, présentée par l’Opéra de Montréal. Ce fut un spectacle splendide. La saison 2015/2016 est officiellement commencée! Si l’on se fie à ce premier opéra, on ne voudra manquer aucune des œuvres présentées cette année!
Tout dans Madama Butterfly m’a époustouflée : les décors et costumes remarquables, respectivement de Roberto Oswald et d’Aníbal Lápiz, l’incroyable talent des chanteurs et chanteuses, la musique envoûtante jouée par l’Orchestre métropolitain sous la direction de James Meena et l’impeccable mise en scène de François Racine. Je l’avoue : j’ai un faible pour les mises en scène classiques. Et pour la culture japonaise. Cette tragédie avait donc tout pour me plaire.
Madama Butterfly est une tragédie « japonaise » en trois actes. Si l’action et le personnage principal, la geisha Cio-Cio-San, sont japonais, la pièce de Puccini, écrite en 1904, est italienne et fut inspirée d’un roman américain de John Luther, lui-même basé sur le roman autobiographique Madame Chrysanthème de Pierre Loti (1887). On a donc affaire à un réel mélange de cultures qui nous en apprend beaucoup sur une triste période coloniale heureusement révolue.
Un mot sur l’histoire : l’officier américain Pinkerton, qui était joué ce lundi par le ténor québécois Antoine Bélanger en remplacement du ténor Demos Flemotomos, épouse Cio-Cio-San, alias Butterfly, incarnée par la soprano Melody Moore, très touchante. La jeune épouse, reniée par sa famille pour avoir voulu prendre la religion de son fiancé, est bien vite abandonnée par ce dernier, malgré les efforts du bon consul Sharpless, dont le baryton Morgan Smith a présenté une interprétation fort appréciée du public. Supportée par sa fidèle servante Suzuki, interprétée par la mezzo-soprano Allyson McHardy, Madame Butterfly attend sans jamais perdre espoir le retour de son mari pendant trois longues et cruelles années. Lorsqu’il revient enfin, au printemps, il est accompagné… de sa nouvelle épouse américaine. Je n’en révèle pas plus, mais c’est une tragédie : il faut s’attendre à de l’émotion! L’intensité du spectacle a d’ailleurs réussi à m’arracher des larmes..!
Le spectacle était quand même assez long (2h35 avec un entracte), mais les applaudissements et l’ovation à la fin du 3e et dernier acte étaient sans équivoque : la foule a adoré. Madama Butterfly, comme l’annonce le programme 2015/2016 de l’Opéra de Montréal, est une initiation idéale à l’opéra, avec son histoire émouvante chantée en italien et sous-titrée simultanément en français et en anglais.
À noter : vous pouvez toujours arriver un peu plus tôt à la Place des Arts et profiter du salon de la salle principale. Pour chaque œuvre, un cocktail signature est créé. Celui de lundi, bien équilibré, était appelé le Soleil Levant. Il était composé de bière Sapporo, de limonade et de Jack Daniel’s.
Les trois autres spectacles présentés cette année par l’Opéra de Montréal seront Elektra de Richard Strauss en novembre, Otello de Verdi en janvier et février puis, en mai, une production toute canadienne, soit l’œuvre dramatique de Michel Marc Bouchard, Les feluettes, en version opéra. Une belle variété d’œuvres classiques et contemporaines à découvrir ou redécouvrir, à plus petits prix qu’on pourrait se l’imaginer.
Opéra de Montréal
www.operademontreal.com
Josianne Isabel
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